38serv

+ -

Le secrétaire général de la centrale syndicale, Ammar Takdjout, a menacé de sévères répercussions contre ceux qu'il qualifie de « hors-la-loi » au sein de l'organisation syndicale. Cette menace a commencé à se concrétiser, avec le début des destitutions de plusieurs secrétaires généraux au niveau des fédérations nationales et des unions locales.Takdjout a également souligné que les réalisations du président durant son premier mandat sont indéniables.

 

Quelle est la véracité des informations concernant la destitution de certains dirigeants de l'Union, comme les présidents des fédérations de l'énergie, des transports et de la sécurité sociale ?

 

Il n'y a pas de purges au sein de la centrale syndicale. Je rappelle à tout le monde que mon arrivée à sa tête visait à appliquer les lois de la République de manière stricte, ce qui est en contradiction avec les intérêts de certains dirigeants qui refusent de respecter ces lois. Je réfute toute idée d'exclusions, comme certains tentent de le faire croire pour troubler la stabilité de l'Union et semer la discorde au sein de ses rangs.

 

Cela ne signifie-t-il pas que la centrale syndicale connaît des divisions et une opposition à la politique de « rassemblement » que vous promouvez ?

 

Oui, il est possible que ces « tentatives » proviennent de ceux qui refusent de purifier la centrale syndicale des pratiques nuisibles et des abus passés, et qui s'accrochent à leurs postes, même au détriment des lois de la République. Je leur dis que je ne suis pas venu pour me compromettre avec eux, mais pour réformer les choses. Je leur pose également la question : pourquoi n'ont-ils pas combattu la corruption qui a rongé l'Union durant les mandats précédents ? Étaient-ils complices ? Je profite aussi de cette occasion pour leur confirmer une fois de plus que je ne suis pas contre des personnes ou des groupes en particulier, mais contre la corruption et le non-respect des lois, et je le resterai, car ma mission est noble et je ne m'arrêterai pas.

Ma conviction syndicale est que ce n'est pas une baguette magique qui est nécessaire pour créer de nouvelles lois ou une nouvelle charte, mais simplement le retour au respect des lois qui ont fondé l'Union générale des travailleurs algériens, qui étaient à l'origine de sa force et de son poids, et qui lui ont permis de jouer son rôle durant la révolution, de construire l'Algérie après l'indépendance et de préserver la République durant les années 1990. Il ne faut jamais mépriser tout cet héritage historique. Il est temps de revenir à la « pédagogie syndicale » et aux règles fondamentales de l'Union, qui ont été abandonnées au profit d'une situation de « non-droit », entraînant la perte de tous les repères.

 

Pouvez-vous nous révéler les noms des dirigeants concernés par les décisions de destitution ?

Il s'agit de secrétaires généraux de fédérations nationales et d'unions locales, comme Hamou Touahria, Brama Seddik, et Souilah Madani, ainsi que des secrétaires dans les wilayas de Boumerdès, Mila et Biskra. Tous ces dirigeants ont occupé leurs postes pendant deux mandats, ce qui est contraire à l'article 56 de la loi 02/23. Le processus se poursuit et ne s'arrêtera pas malgré la campagne menée par certaines parties contre le processus de purification de l'Union générale des travailleurs algériens, son rassemblement et la cohésion de ses rangs.

 

Le renouvellement des mandats des fédérations et des unions locales est-il toujours en cours ?

 

Non, le processus a été suspendu jusqu'après les élections présidentielles, pour coïncider avec la rentrée sociale. En chiffres, 27 structures fédérales et locales ont été tenues, en attendant la fin complète du processus, avec pour objectif d'atteindre 90 % de ces structures avant la fin de l'année.

 

Vous avez précédemment appelé les travailleurs à participer massivement aux élections présidentielles, quelle est la position de l'Union par rapport aux trois candidats ?

Je l'ai dit au président de la République lors des célébrations de la fête du travail au sein de l'Union, et je le répète aujourd'hui : durant le premier mandat du président Tebboune, de nombreux engagements ont été réalisés, avec des augmentations de salaires pour les employés et les retraités, la distribution de logements de différents types, ainsi que des mesures de détente sur les plans social et économique, et une avancée significative dans le secteur agricole.

Lors de la même occasion, nous avons exprimé au président de la République, et au candidat indépendant actuel Abdelmadjid Tebboune, notre demande urgente pour la continuité des réalisations obtenues durant son précédent mandat.

Aujourd'hui, je renouvelle mon appel aux travailleurs pour qu'ils exercent leur droit de vote lors des élections présidentielles anticipées, car la centrale syndicale est face au défi d'accompagner de manière réfléchie et de former professionnellement la classe ouvrière pour garantir sa contribution à l'effort de construction. L'efficacité de l'organisation dépend de sa capacité à former et encadrer les travailleurs pour qu'ils soient compétents dans un système social intégré capable de produire des idées et des positions.

 

Votre discours indique-t-il que vous soutenez le candidat indépendant Abdelmadjid Tebboune ?

 

Nous reconnaissons ses réalisations et demandons leur continuité. Il serait très ingrat de nier ces réalisations, et le pays a besoin de davantage de celles-ci, ce que nous espérons de la part du candidat indépendant Abdelmadjid Tebboune.

Nous reconnaissons également que la réalisation des engagements pris durant sa campagne électorale initiale a créé une stabilité et une détente sans précédent sur tous les plans. Pour preuve les préparatifs pour les élections présidentielles qui se déroulent dans le calme et dans des conditions normales. Cependant, cela n'empêche pas la nécessité de changer certaines choses et aspects que nous jugeons inappropriés.