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L'obscurité règne dans les couloirs de l'hôpital Kamal Adwan à Beit Lahia, au nord de la bande de Gaza, éclairés uniquement par la lumière faible des téléphones portables ou des appareils fonctionnant avec ce qu'il reste de batterie, en raison d'une grave pénurie de carburant.
L'agression continue depuis plus de dix mois a mis hors service de nombreux hôpitaux dans la région. Ceux qui restent opérationnels offrent des services limités en raison du manque aigu de divers besoins essentiels.
À Kamal Adwan, Ayman Zaqout, qui a été admis à l'hôpital après avoir souffert de coliques néphrétiques, a découvert que les médecins et le personnel médical étaient contraints d'utiliser la lumière de leurs téléphones portables pour rédiger des rapports médicaux ou lire les données des rares appareils encore fonctionnels avec la batterie restante.
Zaqout a eu du mal à atteindre l'hôpital en raison des bombardements sionistes, des ordres d'évacuation répétés et des combats incessants dans la région.
Ayman déclare à l'AFP, tout en luttant contre la douleur : « Avec difficulté... j'ai réussi à arriver à l'hôpital. Mais comme vous le voyez, il n'y a pas d'électricité ni rien du tout. » Il ajoute, vêtu d'une blouse verte d'hôpital avec une perfusion dans le bras : « Je ne sais pas comment le traitement va se faire, que Dieu nous aide »
Les établissements médicaux dans cette région palestinienne dévastée et assiégée par les agressions risquent d'arrêter complètement même les services limités qu'ils peuvent encore offrir, en raison de l'interruption de l'électricité et du manque sévère de carburant nécessaire au fonctionnement des générateurs.
Cette situation suscite des inquiétudes supplémentaires pour les 2,4 millions d'habitants de la région, qui souffrent déjà d'une grave crise humanitaire et des conséquences du déplacement constant et des maladies.
D'autre part, le Dr Mahmoud Abu Amsha a confirmé à l'AFP que l'hôpital Kamal Adwan, où il travaille, est contraint d'annoncer « l'arrêt complet des services aux patients en raison du manque de carburant et de l'arrêt de l'approvisionnement en carburant par les organisations internationales nécessaires au fonctionnement de l'hôpital ». Il ajoute que « nous manquons d'oxygène. La station d'oxygène est complètement arrêtée ».
« Nous ne pouvons faire fonctionner les panneaux solaires qu'en cas de blessures et de massacres graves dus aux frappes sionistes... l'énergie solaire ne peut pas suffire aux besoins des patients 24 heures sur 24 en raison de cette coupure d'électricité » récise le Dr Abu Amsha.
Il poursuit en indiquant que les équipements sont « arrêtés... la batterie n'a plus de charge. Nous avons des nouveau-nés prématurés et des nourrissons, ce qui annonce une catastrophe », soulignant que « les enfants dans ces couveuses risquent un arrêt cardiaque et la mort. Les soins intensifs pour enfants comptent également sept cas, ces enfants... mourront à cause de l'arrêt et du manque de carburant ».
Selon les chiffres de l'ONU, les habitants de Gaza souffrent d'une pénurie sévère de services médicaux, avec seulement 16 hôpitaux capables de fonctionner, mais de manière partielle uniquement.
Le ministère de la Santé de Gaza confirme que le manque de carburant menace également le fonctionnement des ambulances, un service crucial pendant l'agression qui a causé plus de 40 000 morts et 93 000 blessés.
L'hôpital Al-Awda, au nord de la ville de Gaza, attend également des livraisons de carburant.
Le directeur par intérim de l'hôpital, Mohamed Saleha, a déclaré à l'AFP que « la situation est très difficile chez nous » ajoutant que « nous avons annoncé il y a deux jours que nous allions cesser de fournir certains services, en particulier le report des opérations programmées en raison du manque de carburant nécessaire au fonctionnement de l'hôpital, avertissant du « danger pour les patients et les blessés ».
En plus du manque de ressources, les hôpitaux et leurs patients, ainsi que les blessés qui tombent quotidiennement, font face à d'autres dangers, notamment en raison des bombardements sionistes.