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Avec une moyenne de deux activités par jour, Abdelali Hassani Cherif a parcouru 17 wilayas à travers le pays au cours des dix jours de la campagne électorale. Il a alterné entre contacts directs avec les citoyens et rassemblements populaires pour mobiliser le soutien à son programme et à son parti pour cette élection.
Bien qu'il dispose de plusieurs arguments pour critiquer les performances du pouvoir et de ses représentants ainsi que ses programmes, Hassani a choisi de se concentrer sur la promotion de son programme électoral « Opportunité », reflétant ainsi sa personnalité calme et réservée. Il préfère mener une campagne propre, attirant les électeurs sans excès, provocation ou de polémique. Alors que la critique des adversaires est souvent une caractéristique de la concurrence électorale et un moyen d'attirer les citoyens déçus par les politiques publiques, Hassani a choisi une autre approche.
Lors d'un discours à Blida, Hassani a résumé une partie de sa personnalité en déclarant qu'il n'a « ni ennemis ni adversaires », affirmant qu'il se bat pour le pouvoir « en raison de son attachement à la patrie et de son désir de la servir ». Il a ajouté que « la patrie et l'État appartiennent à tout le monde, mais le pouvoir se dispute par l'effort et le travail ».
En ce qui concerne les questions de politique étrangère, Hassani a aligné ses positions sur les positions traditionnelles de l'État algérien, telles que la question palestinienne, le Sahara occidental, ainsi que les questions de l'immigration clandestine et les défis auxquels le pays est confronté. Il n'a pas manqué l'occasion de répondre à son prédécesseur à la tête du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abderrazak Makri, en soulignant que les positions concernant la question palestinienne doivent émaner de lui ou de ses représentants dans la gestion de la campagne électorale.
Bien qu'il ait refusé de se lancer dans une campagne de dénigrement du bilan du président Tebboune, Hassani n'a pas laissé passer l'occasion d'adresser des critiques à Abdelkader Bengrina, président du Mouvement El Bina, participant à la campagne de réélection du président. Hassani accuse Bengrina de perturber l'élection, notamment lorsqu'il a commenté sur le fait que la course présidentielle semblait déjà décidée d'avance.
La campagne a été marquée par une augmentation des protestations de la part du candidat et de ses collaborateurs concernant la couverture médiatique, qui accorde une grande part aux partisans du président Tebboune. Hassani a exprimé son mécontentement à Naâma, dénonçant le biais médiatique dont il fait l'objet de la part de certaines chaînes privées, en violation de la loi électorale. Il a souligné que ce biais ne se manifestait pas seulement par le temps d'antenne accordé, mais aussi par les extraits choisis, ces chaînes se contentant de diffuser les segments où il insiste sur l'importance de l'échéance électorale.
La direction de sa campagne a adressé une plainte à l'autorité indépendante en charge des élections, qui a transmis le dossier à l'Autorité de régulation de l'audiovisuel, habilitée à intervenir en la matière.
Hassani a appelé à la cohésion entre les Algériens et à l'unité autour des institutions de l'État en cette période sensible au niveau international et régional. À Naâma, il a notamment souligné que l'Algérie se trouve au cœur d'un conflit international et régional visant à déstabiliser le pays et à perturber la stabilité de la région entière. Il a fortement critiqué les pratiques du Maroc au Sahara occidental et sa coopération avec l'entité sioniste, qui constitue une menace directe pour la sécurité nationale. Le candidat a présenté ses priorités, qui incluent le développement des zones frontalières et l'exploitation des compétences algériennes à l'étranger, tout en saluant le rôle important de l'Armée nationale populaire dans la protection des frontières, mais en soulignant le besoin de soutien populaire pour assurer la stabilité du pays.
Depuis le début de la campagne, le mouvement a régulièrement critiqué la couverture médiatique par certaines chaînes privées, accusant les autorités électorales et audiovisuelles d'incapacité à mettre fin au biais contre Hassani. Le député Sadouk, vice-président du mouvement, a publié une déclaration affirmant que certaines chaînes de télévision privées avaient « franchi toutes les lignes rouges », les accusant de « piétiner l'éthique professionnelle et la loi électorale, qui impose une équidistance entre les candidats et assure une couverture équitable ».
Il a accusé l'autorité indépendante des élections et l'Autorité de régulation de l'audiovisuel de ne pas avoir su réguler et sanctionner ce qu'il décrit comme une dérive, ce qui constitue, selon lui, un « échec monumental dans leur mission », mettant en garde contre les conséquences de ces pratiques, qui, selon lui, ne trompent pas le peuple algérien, qui est « conscient et éclairé ».