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Le gouvernement marocain a choisi de faire face à la crise multidimensionnelle, marquée par le « grand exode » et les appels à des manifestations générales contre la corruption généralisée, à travers des déclarations réductrices de la part de son porte-parole, Mustapha Baitas. Ce dernier a tenté de résumer les événements à des poursuites judiciaires contre 152 personnes accusées d'« incitation à l'émigration clandestine » et de dénoncer des « entités inconnues exploitant l'impact des réseaux sociaux ». Il a, également, exprimé des regrets superficiels concernant les incidents, tout en omettant de s'attaquer aux racines profondes de la crise, liée à la décision de milliers de personnes de migrer en masse, ainsi qu’aux nombreux appels à des manifestations générales.
Le gouvernement tente de minimiser l'ampleur des faits en dissimulant chiffres et réalités. Cependant, lors de la conférence de presse hebdomadaire, Baitas a été confronté à une série de questions pressantes de la part des journalistes, cherchant à comprendre les causes profondes des événements. En réponse, il a fourni des explications superficielles, éloignées des réalités vécues par une population qui a bravé les forces de sécurité aux frontières avec un courage évident. De même, la ministre espagnole de l’inclusion, de la Sécurité sociale et des Migrations, Elma Saiz, a réagi de manière tout aussi superficielle, qualifiant la migration irrégulière de « tragédie humaine », et soulignant que la politique espagnole de migration « place les droits de l’homme au premier plan ».
En ce qui concerne les appels à des manifestations générales, le gouvernement marocain a choisi de ne pas commenter ni répondre à ce sujet, ce qui semble refléter une approche consistant à ignorer les événements dans l’espoir qu’ils ne prennent pas plus d’ampleur. Toutefois, cette stratégie est perçue comme erronée et risquant d’aggraver la colère populaire, comme le souligne le sociologue Gustave Le Bon dans son ouvrage « Psychologie des foules ».
Pour apaiser la situation, le régime marocain devrait analyser les causes profondes de la crise et ouvrir des canaux de dialogue avec la population. La crise semble enracinée dans les décisions politiques impopulaires du gouvernement, notamment, la normalisation totale des relations avec Israël, accompagnée de multiples accords à tous les niveaux. Selon les observateurs cités par France 24, les récents événements sont perçus comme un « avertissement concernant une crise structurelle des politiques sociales et économiques » au Maroc. Ils estiment que le pays fait face à des défis majeurs, nécessitant des approches globales visant à améliorer les conditions de vie et à réduire les inégalités sociales.
D’après les autorités marocaines, 4.455 candidats à l’émigration ont été arrêtés entre le 11 et le 16 septembre, dont 3.795 adultes marocains, 141 mineurs et 519 étrangers. Cependant, les vidéos et images diffusées montrent un nombre de migrants bien supérieur, ce qui renforce l’hypothèse que le gouvernement marocain cherche à minimiser l'ampleur des événements pour éviter une crise internationale, susceptible d’amener à une session d’urgence au Conseil de sécurité. Certains rapports font état de pratiques de torture, de violences, et de détentions dans des conditions inhumaines.
Ironiquement, ces événements surviennent alors que l'Occident loue les « efforts de développement » du Maroc, soulignant ses progrès économiques et sociaux. Cela soulève des questions quant à la sincérité des déclarations européennes face à la situation réelle au Maroc, un pays souvent perçu comme un prolongement ou un partenaire subordonné.