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Dans cette interview accordée à "El Khabar", le général libanais Najy Malaab analyse l'attaque israélienne contre le Liban. Il explique qu'au cours des deux derniers mois, le chef d'état-major israélien a élaboré une stratégie visant à tarir les sources de financement et de soutien du Hezbollah, non seulement sur le terrain au Liban, mais également en Syrie, atteignant même des zones comme Al-Qusayr, Hama, Alep, l'aéroport de Damas, ainsi que des laboratoires scientifiques, jusqu'à Deir ez-Zor.
Il souligne que, malgré les efforts israéliens visant à frapper les bases souterraines du Hezbollah, une seule frappe aérienne a été observée dans la région de la Bekaa, à Sahl Dours, où des missiles ont explosé dans les airs. Hormis cet incident isolé, Israël n'a pas atteint ses objectifs au Liban.
Concernant l'opération "Bager", qui a récemment visé des civils à travers des moyens technologiques, Malaab estime qu'Israël a tenté de capitaliser sur ce qu'il percevait comme une victoire en intensifiant ses frappes aériennes. Cependant, il précise que le Hezbollah a répondu par le lancement de 250 missiles, dont certains ont réussi à contourner le système de défense "Dôme de fer" et à atteindre des cibles militaires dans le nord d'Israël et près de Haïfa.
Il réfute les déclarations israéliennes affirmant qu'ils ont détruit la moitié des capacités militaires du Hezbollah, notant qu'il n'y a eu qu'une seule vidéo montrant la destruction d'un dépôt d'armes dans le sud du Liban. Il souligne également que le Hezbollah dispose toujours d'importantes réserves de missiles à moyenne portée et reste capable de riposter.
Il estime que, si une incursion terrestre israélienne devait avoir lieu, l'armée libanaise ne resterait pas passive, bien qu'elle soit limitée dans ses capacités. Il conclut en affirmant que le Hezbollah est prêt à mener une guerre d'usure et que les récentes actions israéliennes n'ont pas réussi à affaiblir significativement ses capacités.
L'occupation israélienne a affirmé avoir porté un coup aux capacités du Hezbollah dans le sud du Liban, mais le général Najy Malaab remet cela en question. Selon lui, le fait que le Hezbollah ait pu lancer 250 missiles, même en pleine offensive israélienne et avec une domination aérienne totale, témoigne de l'échec des opérations militaires israéliennes.
Malaab souligne que les déclarations du ministre de la Défense israélien concernant la destruction de ce que le Hezbollah a construit en 20 ans sont exagérées. Il ne cite qu'une seule vidéo d'une explosion d'un dépôt d'armes dans le sud, tout en affirmant que le Hezbollah continue de tester ses missiles à moyenne portée. Il affirme également que, malgré les frappes aériennes israéliennes et les 1400 attaques menées, le Hezbollah a pu tirer 210 missiles, dont certains ont atteint des cibles dans le nord de la Cisjordanie, envoyant un message fort sur la capacité de résistance du mouvement.
Concernant l'armée libanaise, Malaab précise que, bien que le pays soit sans président et que l'armée soit sous le contrôle du gouvernement, si une agression terrestre israélienne se produisait, il s'attend à ce que l'armée libanaise réagisse. Il estime qu'elle ne resterait pas passive face à une telle incursion, surtout étant donné sa présence avec les forces de l'ONU (FINUL) dans le sud.
Le général Najy Malaab exprime des réserves quant aux prétendues victoires israéliennes depuis le début de l'offensive. Il soutient que la capacité du Hezbollah à tirer des missiles même en pleine intensité des bombardements israéliens prouve un échec de l'armée israélienne. Selon lui, le fait que l'ennemi cherche à évacuer les civils du sud du Liban pourrait finalement jouer en faveur du Hezbollah, car cela permettrait au mouvement de manœuvrer sans la présence d'objectifs civils.
Malaab affirme que la situation actuelle représente un nouveau stade dans le conflit, où les capacités du Hezbollah sont loin d'être anéanties. Il indique que l'armée israélienne, après son échec à Gaza, semble désespérément vouloir afficher un succès en Liban, mais cela n'est pas reflété par les faits sur le terrain. Le Hezbollah, selon lui, est bien équipé avec des missiles à longue portée et une liste d'objectifs à frapper.
En ce qui concerne la capacité de l'armée israélienne à mener deux guerres simultanément, il exprime des doutes, soulignant que les forces israéliennes semblent épuisées et que l'annonce prématurée d'une victoire pourrait être une tentative de masquer leur incapacité à faire face à la résistance du Hezbollah. Il affirme qu’on est au début d'une guerre d'usure, et que le Hezbollah est prêt à défendre ses intérêts si cela s'avère nécessaire.
Le général Najy Malaab souligne que l'armée israélienne est épuisée après ses opérations à Gaza et qu'elle fait face à des défis supplémentaires en soutenant les colons en Cisjordanie. Il mentionne que plusieurs anciens chefs d'état-major israéliens, tels qu'Eisenkot et Gantz, reconnaissent que l'armée est en état d'épuisement et n'est pas en mesure de mener une opération terrestre dans le nord du Liban.
Bien qu'il soit vrai que les États-Unis fournissent des armements avancés à l'armée israélienne, Malaab avertit que toute offensive terrestre pourrait entraîner des conséquences graves. Il cite également Hassan Nasrallah, qui a exprimé son souhait qu'une telle opération terrestre ait lieu, car cela mettrait en avant la force du Hezbollah, qui n'a pas encore engagé toutes ses capacités. Cela suggère que le Hezbollah est préparé à une confrontation prolongée et qu'il ne considère pas l'ennemi comme prêt à l'affronter efficacement sur le terrain.