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L'immigration, sous ses formes légale et clandestine, est devenue l'une des priorités du nouveau gouvernement français, formé le 21 septembre dernier. Parmi ces priorités figure l'accord franco-algérien sur l'immigration de 1968, évoqué en filigrane par le Premier ministre Michel Barnier, mardi dernier, lors de la présentation de la déclaration de politique générale devant les membres de l'Assemblée nationale.
Barnier a déclaré que la politique migratoire de l'État "n'est plus sous contrôle de manière satisfaisante", et que, par conséquent, "elle ne remplit plus son devoir républicain d'intégration.
Il est à noter que cette discussion sur l'immigration intervient une semaine après le meurtre d'une jeune fille prénommée Philippine, tuée par un citoyen marocain faisant l'objet d'un ordre d'expulsion du territoire français.
Le nouveau Premier ministre a montré une détermination à prendre des mesures qui, selon lui, pourraient contribuer à atteindre des "objectifs d'intégration satisfaisants". Parmi ces mesures, il a mentionné la restriction des visas et la renégociation des accords migratoires signés par la France avec certains pays, sans citer de noms spécifiques.
Il a été compris de ses propos qu'il faisait référence à l'accord régissant la question migratoire avec l'Algérie, datant du 27 décembre 1968, car il est unique en son genre. Les médias français se concentrent sur son sort depuis que l'influence de la droite s'est fait sentir au sein du nouveau gouvernement, notamment avec la nomination de Bruno Retailleau, au ministère de l'Intérieur. Ce dernier est connu pour son insistance sur l'abrogation de l'accord, qu'il considère comme un obstacle à la mise en œuvre des plans de réduction de l'immigration vers la France.
Le Premier ministre s'est également dit prêt à engager "des discussions avec les pays concernés par les accords bilatéraux, signés il y a longtemps, s'ils ne sont plus en phase avec les réalités actuelles", selon des journaux français. Barnier adopte ainsi le même langage que son ministre de l'Intérieur, qui avait déclaré au début de la semaine, lors de son passage sur la chaîne publique TF1, qu'il était favorable à une révision de l'accord, tout en évitant de répondre à la question de savoir s'il demandait son annulation, en précisant que "la décision relève des prérogatives du ministre des Affaires étrangères et non des miennes".
Barnier a également exprimé la volonté de lier l'octroi de visas à la coopération des pays "exportateurs de migrants" en matière de délivrance de laissez-passer consulaires, nécessaires pour expulser tout migrant faisant l'objet d'un ordre de quitter la France. Cette question avait déjà créé une crise avec l'Algérie en 2021, sous le mandat de l'ancien ministre Gérald Darmanin, lorsque Paris avait utilisé cette raison pour réduire de moitié le quota de visas accordés à l'Algérie.