Pour un partenariat plus équilibré entre l'Algérie et l'UE

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Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait ordonné, lors d'une réunion du Conseil des ministres, en novembre 2021, une réévaluation des clauses de l'accord de partenariat signé en 2002 et entré en vigueur en 2005, "clause par clause", avec une "vision souveraine et une approche (gagnant-gagnant)". Cette réévaluation devra prendre en compte l'intérêt du produit national pour établir une base industrielle et créer des emplois. Le président avait ensuite annoncé le début de la révision de l'accord pour le début de l'année suivante.

Deux décennies se sont écoulées depuis l'entrée en vigueur de l'accord de partenariat, durant lesquelles tout indique que l'Algérie n'a pas profité de cet accord sur les plans économique et commercial.

La première évaluation réalisée sur une période de dix ans (2005-2015) a révélé que le total des exportations algériennes hors hydrocarbures vers l'Union européenne, premier partenaire commercial du pays, était de 14 milliards de dollars durant cette décennie, tandis que le total des importations algériennes en provenance de l'Union européenne s'élevait à 220 milliards de dollars, soit une moyenne annuelle de 22 milliards de dollars.

De plus, cet accord a engendré un déficit dépassant 700 milliards de DZD des recettes douanières algériennes. Sur une période de 15 ans (2003-2018), les exportations algériennes hors hydrocarbures destinées à l'Union européenne sont passées de 344 millions de dollars en 2003 (deux ans avant l'entrée en vigueur de l'accord) à 889 millions de dollars en 2018.

La situation a perduré avec des déséquilibres dans les échanges jusqu'en 2024, alors que l'Algérie vise à promouvoir ses exportations hors hydrocarbures vers l'Europe et à réduire les mesures de protectionnisme déguisé, comme en témoigne le cas du produit "El Mordjane", tout en cherchant à augmenter les investissements européens en Algérie, estimés à environ 14 milliards d'euros.

L'article premier de l'accord de partenariat stipule "le développement des échanges et la garantie de relations économiques et sociales équilibrées entre les parties, ainsi que la définition de conditions appropriées pour la libéralisation progressive des échanges de biens, de services et de capitaux". Il convient de noter que des estimations ont révélé des pertes fiscales dans le cadre du processus de démantèlement douanier.

L'Union européenne demeure le principal partenaire commercial de l'Algérie, avec des échanges commerciaux atteignant 58,36 milliards de dollars en 2022, dont des exportations algériennes d'environ 43,95 milliards de dollars, contre des importations algériennes en provenance des pays de l'Union européenne de 14,41 milliards de dollars. En revanche, les exportations de l'Algérie vers l'Union européenne consistent principalement en des produits énergétiques, notamment le pétrole et le gaz, d'une valeur de 40,53 milliards de dollars.

L'Union européenne reçoit près des deux tiers des exportations algériennes, ce qui en fait le principal partenaire commercial de l'Algérie. En termes de valeur, le commerce bilatéral a augmenté de 136 % entre 2002 et 2014, en raison de l'augmentation des exportations de produits pétroliers et gaziers. En 2018, le commerce bilatéral a atteint 39,8 milliards d'euros, avec une légère augmentation par rapport aux 37,4 milliards d'euros en 2017. D'autre part, une forte baisse a été observée en 2019 et 2020.

En 2020, le commerce bilatéral a atteint 24,9 milliards d'euros, avec des importations européennes s'élevant à 11,4 milliards d'euros, majoritairement constituées de pétrole, de gaz et de produits miniers (93,5 %), suivis par les produits chimiques (3,3 %). En revanche, les exportations européennes vers l'Algérie se sont chiffrées à 13,5 milliards d'euros, composées de machines et d'équipements de transport (28,9 %), de produits agricoles et de matières premières (23,7 %) et de produits chimiques (20,0 %).

Le volume des échanges de services a été d'environ 4,6 milliards d'euros en 2019, avec des importations de services vers l'Union européenne de 1,5 milliard d'euros et des exportations de 3,1 milliards d'euros.