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Le président Abdelmadjid Tebboune a exprimé à nouveau son mécontentement lors de la dernière réunion du Conseil des ministres face à la lenteur observée dans certains secteurs. Il a ordonné une révision radicale de l'organisation de la commercialisation des produits nationaux et a insisté sur la vigilance face à tout ce qui pourrait provoquer une pénurie, cela avant un remaniement gouvernemental attendu qui avait été reporté en raison de l'examen de la loi de finances.
Dans un communiqué du Conseil des ministres, il est indiqué que le président Tebboune, après avoir écouté une présentation conjointe des ministres du Commerce, de l'Industrie et de l'Agriculture sur la vigilance concernant la pénurie, a "ordonné au gouvernement de procéder à une révision radicale de l'organisation de la commercialisation des produits nationaux, en adoptant une loi permettant de fixer les prix par décrets en cas de prix déraisonnables pour les produits de saison".
Tebboune a noté un relâchement dans la volonté de certains de travailler, ce qui a nécessité de rappeler aux membres du gouvernement leurs responsabilités. Il a insisté sur l'importance de la vigilance et a ordonné une intensification du contrôle des produits alimentaires, agricoles et médicaux.
Le mécontentement du président face à la performance de certains ministères, notamment ceux liés à la vie quotidienne des citoyens, laisse présager des changements dans le gouvernement de l’actuel Premier ministre Nadir Larbaoui.
Il est à rappeler que le gouvernement a formé des comités de vigilance commerciale avant les élections présidentielles du 7 septembre, qui ont été créés pour coordonner les efforts de suivi des marchés internationaux et des matières de consommation de base, afin de se prémunir contre toute fluctuation pouvant nuire aux approvisionnements.
Le président Tebboune avait précédemment annoncé son intention d’effectuer un remaniement ministériel après l'examen du projet de loi de finances 2025 au Parlement, ce qui est prévu pour le mois de novembre.
Depuis son arrivée au Palais de la République fin 2019, le président Tebboune a habitué à procéder à des remaniements chaque fois qu'il constatait des défaillances ou des dysfonctionnements dans la performance ministérielle.
En décembre dernier, il avait remplacé le Premier ministre Aïmene Benabderrahmane par son ancien directeur de cabinet, Nadir El Arabaoui, après avoir exprimé son mécontentement quant à la manière dont certaines directives avaient été mises en œuvre. Il a également fixé un délai d'un mois aux comités de contrôle pour suivre l'application de ces décisions.
Précédemment, en mars 2023, un remaniement gouvernemental avait concerné 11 ministères, dont ceux des Affaires étrangères, des Finances et du Commerce, après que le président ait exprimé son mécontentement face à la performance du gouvernement.
Il avait souligné qu’il ne cherchait pas la loyauté personnelle, mais celle envers le pays et le peuple, en indiquant que les décisions prises lors des réunions ministérielles n'avaient pas été appliquées dans la réalité.
Tebboune se prépare donc à un remaniement qui pourrait concerner des ministres qui n'ont pas réussi dans leurs missions ou qui n'ont pas respecté ses instructions. Il vise à insuffler une nouvelle dynamique au gouvernement après l'adoption de la loi de finances, tout en cherchant à rassembler les meilleures compétences nationales.
Il a précisé qu'il pourrait conserver certains membres de son gouvernement actuel, notamment ceux ayant fait preuve d'engagement et d'efficacité, et qu'il n'hésiterait pas à inclure des compétences politiques dans le futur cabinet. Malgré la diversité potentielle du prochain gouvernement, relever les défis dans divers secteurs reste une tâche complexe nécessitant une équipe homogène.