l'Algérie plaide pour "la fin du colonialisme ancien et nouveau en Afrique"

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Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, plaide pour la décolonisation complète de l’Afrique lors du Forum de Partenariat Russo-Africain

 

Lors de sa participation au Forum de Partenariat Russo-Africain, qui s’est ouvert hier à Sotchi en Russie, le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a plaidé pour "l’éradication complète de toutes les formes de colonialisme en Afrique, ancienne ou nouvelle, car elle n’a plus de place ni dans le monde actuel ni dans l’Afrique d’aujourd’hui ".

 

Dans son discours, Attaf a fait une allusion implicite à l'occupation du Sahara occidental par le Maroc et à la France comme soutien de cette occupation, rappelant que Paris a exprimé en juillet dernier son appui au plan d'autonomie marocain.

 

L'Algérie avait fermement protesté contre cette décision française le 25 juillet, considérant cela comme un "accord entre puissances coloniales, anciennes et modernes, qui savent se soutenir mutuellement". Cette protestation s’était accompagnée d’un rappel de l’ambassadeur algérien de Paris.

 

Attaf a réaffirmé "la priorité de promouvoir des solutions africaines aux problèmes africains," affirmant que "les solutions imposées de l’extérieur n’ont jamais prouvé leur efficacité dans la résolution des conflits et crises que connaissent les pays africains ".

 

Il a également salué "les contributions considérables de la Russie pour renforcer les capacités des pays africains indépendants et les soutenir dans l’édification de leurs économies nationales, ainsi que dans leur lutte contre le colonialisme ".

 

Le chef de la diplomatie algérienne a exprimé son espoir de "porter ce partenariat à des niveaux plus élevés, en s'appuyant sur l’engagement et les aspirations partagées pour construire un système de relations internationales dans lequel chaque pays bénéficie de son droit légitime à la sécurité, la stabilité et la prospérité ".

 

Attaf a qualifié les rencontres entre la Russie et l’Afrique de "rencontres entre amis, fondées sur la confiance mutuelle, le respect et le désir commun d’un nouvel ordre mondial plus stable et équilibré, qui respecte les droits de chaque peuple, et encourage la coopération au lieu de la confrontation ".

 

Le ministre a souligné "l’ambition de renforcer ce partenariat prometteur en intensifiant les efforts pour concrétiser les décisions et recommandations issues des sommets de Sotchi et de Saint-Pétersbourg ".

 

Il a par ailleurs salué les projets présentés lors du forum, notant leur "caractère inclusif couvrant tous les domaines de coopération," leur "précision dans les objectifs visés," et leur adéquation avec les aspirations actuelles de l’Afrique.

 

Attaf a réaffirmé "l’engagement de l'Algérie à soutenir les objectifs visant à accroître les échanges commerciaux entre l’Afrique et la Russie, ainsi qu’à renforcer les investissements russes dans les pays africains ".

 

Il a également plaidé pour "un renforcement de la coopération dans la lutte contre le terrorisme et les crimes transfrontaliers," soulignant que "ce fléau représente aujourd'hui le principal défi sécuritaire menaçant la stabilité et le développement de l’Afrique".

 

Enfin, Attaf a insisté sur la nécessité de "mettre fin à la marginalisation de l’Afrique au sein du Conseil de sécurité de l’ONU, ainsi que dans les différentes organisations économiques et financières mondiales," considérant que cette marginalisation est "la principale cause de l'absence de l'Afrique dans les décisions internationales, même celles qui la concernent directement ".