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Amnesty International a accusé la France d'utiliser des armes interdites au niveau international au Soudan, à travers un système de défense terrestre utilisé par les "Forces de soutien rapide" soutenues par les Émirats arabes unis dans leurs affrontements avec les forces armées soudanaises.
Agnès Callamard, secrétaire générale de l’organisation, connue sous le nom d'Amnesty, a déclaré aujourd’hui dans un communiqué qu'une recherche menée sur la prolifération des armes dans la guerre au Soudan "montre que des armes conçues et fabriquées en France sont effectivement utilisées sur le champ de bataille".
Selon l’organisation, une nouvelle enquête sur le conflit, qui a éclaté en avril 2023, a révélé que "la technologie militaire d’origine française, intégrée dans des véhicules blindés fabriqués aux Émirats arabes unis, est utilisée au Soudan, ce qui constitue probablement une violation de l'embargo des Nations Unies sur les armes, imposé au Darfour".
Amnesty a précisé dans son communiqué que la France utilise un système de défense appelé "Galix", fabriqué par l'entreprise Lacroix Defense et conçu en partenariat avec Nexter KNDS France.
Elle a expliqué qu'il s’agit d’un "système de défense terrestre qui lance des leurres, de la fumée et des projectiles pour contrer les menaces à courte portée".
Le même communiqué indique que "Lacroix Defense présente le système Galix comme un moyen de dissimuler les véhicules de combat face à une menace imminente, protégeant ainsi les chars de combat principaux et les véhicules blindés de transport de troupes".
L’organisation a ajouté que "le gouvernement français doit s'assurer que Lacroix Defense et KNDS France arrêtent immédiatement de fournir ce système aux Émirats arabes unis".
Elle a aussi précisé avoir contacté Lacroix Defense, KNDS France et le secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale en France, le 15 octobre dernier, pour obtenir des clarifications sur l’utilisation du système Galix au Soudan, mais qu’aucune réponse ne lui avait été donnée au moment de la publication du communiqué.
Depuis le début des combats au Soudan, selon Amnesty, 23 000 personnes ont été tuées et 33 000 autres blessées, dont un grand nombre de civils "affectés par des attaques aléatoires et délibérées".