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Après l‘annonce faire par le Premier ministre français, Michel Barnier, que le pays "appliquerait le droit international" concernant le mandat d'arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI) contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, une déclaration contradictoire a suivi, affirmant que "Netanyahou pourrait bénéficier de l'immunité en vertu du droit international". 

Cette nouvelle déclaration a été faite mercredi par le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, lors d'une interview radio. Il a déclaré que la France, comme à son habitude, appliquerait le droit international, mais a ajouté que le statut de la CPI traite des questions liées à l'immunité de certains dirigeants. Il a précisé : "En fin de compte, il appartient à l'autorité judiciaire de prendre la décision". 

Le ministère français des Affaires étrangères a ensuite publié un communiqué concernant l'engagement de Paris envers ses obligations internationales, mais sans fournir de détails clairs sur les mesures qu'elle prendrait concernant le mandat d'arrêt. 

Le communiqué a expliqué que le Statut de Rome, qui a établi la Cour pénale internationale, exige une coopération totale avec la Cour tout en stipulant qu'"aucune action ne doit être prise en violation des obligations découlant du droit international concernant l'immunité des États non parties à la Cour". Il a poursuivi : "Cette immunité s'applique au Premier ministre Netanyahou et aux autres ministres concernés, et cela doit être pris en compte si la Cour demande leur arrestation et leur extradition". 

Le changement de position de la France concernant le mandat d'arrêt est survenu après un appel téléphonique entre le président Emmanuel Macron et Netanyahou au sujet de la décision de la Cour la semaine dernière, selon les médias français. Ces derniers ont rapporté que Netanyahou avait demandé à la France de ne pas exécuter la décision de la CPI. 

Le 21 novembre, la Cour pénale internationale a émis des mandats d'arrêt contre Netanyahou et Galant pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité en lien avec le génocide continu perpétré par Israël contre les Palestiniens dans la bande de Gaza. 

En vertu de la décision de la Cour, qui ne dispose pas de forces de police pour l'exécuter, les États membres sont légalement tenus d'arrêter Netanyahou et Galant s'ils entrent sur leur territoire et de les remettre à la CPI pour engager des procédures judiciaires à leur encontre. 

Par ailleurs, les organisations *Union juive française pour la paix* et *Urgence Palestine* ont déposé mardi à Paris une plainte contre des responsables d'associations pro-israéliennes en France, pour "complicité de génocide des Palestiniens à Gaza", comme elles l'ont indiqué mercredi dans un message à l'AFP. 

Dans cette plainte de 70 pages, également révélée par le journal Le Monde, les deux associations et une "victime franco-palestinienne" dénoncent ce qu'elles considèrent comme "l'organisation, la participation et l'incitation à des actions concrètes visant à empêcher l'accès de l'aide humanitaire au territoire de Gaza occupé, notamment par le blocage effectif des camions aux postes frontaliers sous contrôle de l'armée israélienne". 

Le communiqué des plaignants, représentés par les avocates Damia Taharraoui et Marion Lafouge, ajoute : Cette soumission délibérée de la population gazaouie à des conditions d'existence de nature à entraîner sa destruction, et plus particulièrement l'utilisation de la famine, caractérise, tant selon le droit international que selon le droit français, le crime de génocide". Les avocates ont commenté : "Si la qualification juridique de génocide peut choquer, elle est ici la plus appropriée au regard des faits commis. Il est essentiel de nommer précisément ce qui est en train de se passer ".