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Les événements en Syrie se sont accélérés depuis mercredi dernier, avec la reprise des combats entre l'armée syrienne et les milices armées, après quatre années d’une relative tranquillité.
Les milices ont lancé une attaque surprise depuis leur bastion principal à Idleb, visant la ville stratégique d'Alep. Elles ont rapidement progressé ces derniers jours et ont pu prendre, ce jeudi, le contrôle de la région ouest d'Alep.
L’offensive a continué vendredi, avec l'entrée des forces dans les quartiers ouest de la ville d'Alep, où elles ont pris le contrôle de l'École militaire et de l'École d'artillerie dans le quartier de Zahra, après des combats intenses avec l'armée syrienne. Les milices ont également pénétré le centre de la ville et ont pris le contrôle de sept de ses quartiers.
Elles ont aussi annoncé avoir conquis la ville stratégique de Saraqeb, au sud d'Alep, après avoir coupé la route principale reliant Alep à Damas.
Plusieurs milices participent à cette offensive, notamment le groupe dit "modéré", surnommé "l'Armée nationale syrienne", ainsi que des groupes islamistes radicaux affiliés à ce qui est connu sous le nom de " Hayat Tahrir al-Cham ".
Aucun commentaire officiel n'a été émis jusqu'à présent par la Turquie, bien qu'elle soutienne certaines des milices impliquées dans cette attaque. Il en va de même pour la Russie, qui a signé plusieurs accords avec Ankara ces dernières années, notamment dans le cadre du processus d'Astana, une initiative trilatérale impliquant aussi l'Iran.
La ville d'Alep, la deuxième plus grande ville de Syrie après Damas, était autrefois un centre économique majeur du pays. Elle est devenue un champ de bataille clé depuis 2012, après que des forces armées ont lancé une offensive contre les forces gouvernementales.
À partir de ce moment, la ville a été divisée en zones contrôlées par les rebelles et d'autres sous le contrôle du gouvernement syrien. Les deux parties se sont souvent échangées le contrôle de certaines zones presque quotidiennement.
Après des années de combats ayant entraîné la destruction de grandes parties de la ville historique, l'armée syrienne a réussi à obtenir une victoire stratégique en 2020, reprenant le contrôle d'Alep avec l'aide de forces russes et iraniennes, ainsi que du Hezbollah libanais.
L’avancement rapide des milices armées et leur rapprochement du centre d'Alep suscitent de nombreuses interrogations, surtout que l'attaque coïncide avec une offensive sioniste brutale contre ce qui est connu sous le nom de "axe de la résistance", un axe de pays et groupes opposés à l'État sioniste.
Dans un discours récent, le Premier ministre sioniste Benjamin Netanyahu, a averti le président syrien Bachar al-Assad, l'accusant de "jouer avec le feu", en référence aux tensions croissantes et à l'implication de la Syrie dans les conflits régionaux.