Affaire Sansal: « Balayez d’abord devant vos portes »

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Dans le contexte de la vague de déclarations des hommes politiques de l'extrême droite, dénonçant l'arrestation de l'écrivain franco-algérien, Boualem Sansal, en Algérie et l’enquête en cours depuis une semaine, la députée française Mathilde Panot, du parti "La France Insoumise", a souligné que "le principe de ne pas emprisonner un écrivain en raison de ses opinions devrait s'appliquer à tous les pays, y compris à la France".
Elle a évoqué le cas du leader indépendantiste kanak, Christian Tein, emprisonné depuis juin dernier.
Critiquant l'hypocrisie et le sélectivisme qui ont caractérisé les déclarations des figures de l'extrême droite en défense acharnée de l'écrivain Boualem Sansal, elle a ajouté : «Nous aussi, nous avons des prisonniers politiques. Je dis juste que chaque pays doit regarder et balayer devant sa porte».
Selon elle, la défense de la liberté d'expression et des droits humains doit être globale et non partielle, contrairement à la position de l'extrême droite, qui varie d'un pays à l'autre, a-t-elle conclu.
Dès que la députée a évoqué l'existence de prisonniers politiques en France, l'animateur de l'émission sur la chaîne "France Info" a affiché des signes de stupéfaction, semblant déstabilisé quelques instants avant de retrouver ses moyens.
Il a ensuite tenté de mettre son invitée dans une posture de comparaison entre l'Algérie et la France en matière de libertés, dans le but de la mettre dans la gêne.
Le cas de Sansal en Europe est passé des médias au Parlement européen, où des propositions ont été soumises pour demander une résolution ou une demande officielle pour la libération de l'écrivain.
Des députés européens de l'extrême droite, dont Sarah Knafo, qui a déposé la proposition, et Marine Le Pen, qui a plaidé pour sa mise en œuvre, ont saisi l'occasion pour exprimer une fois de plus leur haine envers l'Algérie et les immigrés algériens en France.
Boualem Sansal fait actuellement l'objet d'une enquête judiciaire pour des déclarations que les autorités algériennes ont jugées contraires à la loi et l'ont placé sous le coup du code pénal pour « remise en cause de l'indépendance, de l'unité et des frontières du pays », selon l'Agence de presse algérienne (APS).
Des personnalités officielles françaises se sont également impliquées dans les commentaires sur l'affaire Boualem Sansal, notamment les ministres français des Affaires étrangères et de l'Intérieur, qui ont évoqué la "nécessité de sa libération" et la possibilité de lui fournir une "protection consulaire".
Ils ont ajouté que les autorités françaises "travaillent pour la libération" de l'écrivain.